Les mares occupent une place essentielle dans l’histoire de nos villages. Dans les années 50, chaque commune possédait au moins une mare sur son territoire et jusqu’à plusieurs dizaines. Celles-ci remplissaient de multiples fonctions, en servant à la fois de lavoir, d’abreuvoir, de réserve incendie, voire de patinoire lors des hivers les plus sévères.

La modernisation des réseaux publics d’adduction d’eau, les préoccupations sanitaires et le danger de noyade ont finalement fini par les faire disparaitre. Elles ont été remblayées et sont devenues des parkings ou des établissements publics et ne survivent généralement plus qu’à travers le nom des rues (rue de l’abreuvoir, du vivier…).

Un nouveau regard est aujourd'hui porté sur ces petits milieux aquatiques du quotidien. On cherche à les remettre en état et les valoriser comme un élément essentiel du patrimoine, en racontant leur histoire, leur rôle et leur utilité.

Berges maçonnées

La mare « culturelle » peut posséder une ou plusieurs berges artificialisées. Brique, pierre de taille, grès, les matériaux utilisés sont de nature diverse, ce qui peut nécessiter des travaux de réfection réguliers. Ils sont idéalement présents naturellement dans le milieu, ou font partie de son patrimoine.

Les grands principes de la mare culturelle


Ce type de mare participe généralement au patrimoine bâti de la commune ou du site historique (château, manoir, abbaye…).

Elles doivent être aménagées et gérées avec le plus grand soin et dans le respect des éléments constitutifs de ce patrimoine.

La mare doit être conçue dans le respect des styles architecturaux de l’environnement de la mare, en prenant en compte notamment les périmètres de protection et de classement au patrimoine.

Elle doit également respecter l’écosystème : ce n’est pas parce qu’on est en zone urbaine et en présence d’un milieu artificialisé qu’il faut oublier que la mare est habitée.

Un espace de respiration dans la trame urbaine

Souvent insérée en plein cœur d’agglomération, la mare apporte une note verte dans un environnement très minéral et contribue ainsi à l’enrichissement du paysage urbain et à la diversification des habitats pour la faune et la flore.

Une restauration orientée

Pour restaurer une ancienne mare, il faut d’abord connaitre son histoire, et son utilité d’antan, pour la valoriser ou la revaloriser. Autrefois, les mares avaient plusieurs usages :
  • Un usage domestique (cuisine, toilette, lessive, …)
  • Un usage lié aux activités artisanales (vannerie, tannage, brassage du cidre, forge, …)
  • Un usage de loisirs (baignade, pêche, …)
  • Un usage agricole (irrigation, abreuvoir, vivier à poissons, rouissage du lin, laver les bêtes, …)
Certaines mares ont, elles, été créées par des activités humaines comme les trous de bombes ou l’extraction de matériaux.

Eaux de toiture, eaux de route

La mare peut être alimentée par des eaux d’origine humaine, notamment depuis les collecteurs de toiture ou par le ruissellement sur la voirie à laquelle elle est fréquemment adossée. Attention cependant car une toiture riche en zinc ou en mousse peut altérer la qualité des eaux. Pour ce qui est du ruissellement, il faut veiller à ce que l’eau ne soit pas en contact avec un hydrocarbure. Dans le cas contraire, il existe des filtres capables d’assainir l’eau.

Références bibliographiques


Les mares dans le département de la Somme, regard et conseil pour leur valorisation - 1996 - CAUE80 - 8p