Une mare naturelle peut encore aujourd’hui servir de réserve incendie, comme c’était parfois le cas à l’époque. C’est un point d’eau dit « non normalisé » qui permet de répondre à l’obligation de la commune de sécuriser les équipements contre le risque incendie, sans avoir à installer une citerne. La mare réserve à incendie s’insère beaucoup mieux dans le paysage que des bassins de rétention, des citernes souples ou des cuves de stockage. Elle s’inscrit dans la trame verte et bleue du territoire et est favorable à l’accueil et le déplacement de la biodiversité. Utiliser ces mares comme réserve à incendie permet de donner davantage de sens à la préservation d’un élément du patrimoine environnemental et paysager.
La mare réserve à incendie est une mare dont l’accessibilité est simple. Elle est soumise à des règles d’entretien drastique afin de remplir des critères techniques indispensables pour pouvoir servir en cas de feu, par exemple un volume suffisant et disponible en permanence, des distances et des hauteurs de pompage, etc. Afin de prendre connaissance de ces règles, il est nécessaire de prendre contact avec le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS).

L'entretien


L’entretien de la mare réserve à incendie, en dehors de toute mesure imposée par le SDIS, est similaire à l’entretien d’une mare favorisant l’expression de la nature et de la biodiversité. Il est toutefois nécessaire de limiter la prolifération de la végétation à proximité des aménagements spécifiques et de limiter le plus possible l’envasement du plan d’eau, notamment en limitant le développement des strates arbustives et arborescentes dans un périmètre proche de celui-ci. 

Les grands principes


 - Mare à proximité directe de la voirie.
 - Mare constamment en eau et alimentation permanente (source par exemple).
 -
Mare très peu envasée, curée régulièrement et en automne.
 - Boues de curage maintenues quelque temps sur les abords du plan d’eau pour l’évacuation de l’eau et des organismes vivants.
 - Peu de végétations aquatiques à proximité de la pompe.
 - Limiter la chute de matières organiques dans l’eau (absence d’arbres et d’arbustes à proximité).
 - Profondeur plus importante à l’endroit du pompage.
 - Pompe équipée d’une crépine afin d’éviter l’aspiration de la matière organique ou des organismes vivants.
 - Zone de pompage indiquée par une signalétique.


Témoignage


« La fonction de maire nous rend responsable de la défense incendie. Un hameau de la commune n’était pas équipé de borne incendie et le réseau d’eau n’était pas suffisant pour permettre d’en installer une. Nous avons donc profité de l’existence d’une mare approvisionnée par une source naturelle constante pour assurer la présence d’un dispositif de lutte contre les incendies. La pompe d’aspiration est installée sur le domaine public (pas de convention d’occupation à signer). La route longeant cette mare permettra aux camions de pompiers de se garer en cas d’urgence. L’avantage de cette mare c’est qu’elle ne se vide pas. Un curage régulier est à réaliser afin d’éviter que les vases ne se substituent au volume d’eau nécessaire et obligatoire. Un entretien et une vérification de la crépine est également à réaliser régulièrement. Pour atteindre notre objectif, le SDIS et VEOLIA INCENDIE ont été contactés et des financements ont été sollicités auprès du Département* et de la DETR** »

Madame Patricia Loiseau, Maire de la Chapelle sur Chézy

 *API (Aisne Partenariat Investissements)
**Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux

Références bibliographiques


  • SDIS62. Guide d'aménagements des points d'eau incendie, version 1.5, avril 2015. https://www.sdis62.fr

Fiches complémentaires :


Les normes


Les normes sont officialisées par l’édition d’un formulaire de référencement opérationnel (FRO) fourni par le SDIS sur attestation d’engagement et de réalisation du maintien des normes du plan d’eau (volume en eau, domanialité, réalimentation, débit de la source, plan d’aménagement, force portante de la plate-forme d’aspiration, pose dans les règles de l’art etc.) fourni par l’aménageur.

Les points d'aspiration


(si la mare est à proximité de la voirie)



Certaines caractéristiques techniques sont à respecter :
  • la géométrie de mise en aspiration en hauteur et en largeur
  • la signalisation du point d’aspiration
  • la sécurité
Le point d’aspiration doit pouvoir fournir en toute saison 120m3 minimum en 2 heures en un point déterminé et non dédié à cet usage unique (exemple : cours d’eau longeant une route, utilisation de la voie de circulation).