Fascinage, tunage ou clayonnage, il est facile de s’y perdre. Ces techniques ont pour but de fixer le sol de façon pérenne. Il existe une multitude de façons de les appliquer. Cette fiche est complémentaire à la fiche “mes berges s’effondrent” et éclaircit le flou autour de ces techniques, leurs différences et rôles respectifs. Il est important de bien diagnostiquer ses berges avant d’entamer des travaux, c’est pourquoi il est recommandé de lire la fiche "mes berges s'effondrent" avant.

Tunage


Principe

Cette technique nécessite des piquets de bois, non traités et imputrescibles (mélèze, robinier, chêne, etc.) ainsi qu’une bâche de géotextile et du remblai (à base de gravier, terre d’origine locale et éventuellement un peu de vase provenant de la mare) ou bien des fagots de noisetier, saule, frêne, aulnes, etc. provenant de l’environnement proche du plan d’eau. Elle est d’habitude utilisée pour stabiliser des berges abruptes de cours d’eau. Dans le cas d’un plan d’eau dont les berges s’effondrent dangereusement, cette technique est aussi envisageable. Elle sera de courte durée, voire inutile, si le niveau d’eau du plan d’eau a tendance à beaucoup varier au cours de l’année. Dans ce cas, les piquets risquent de se faire déterrer avec le temps ou bien la bâche ne tiendra pas bien et les berges continueront leur chute.



Ce schéma n’est pas à l’échelle. Les côtes sont en cm. Il existe d’autres façons de faire du tunage : la première rangée de piquet n’est pas toujours nécessaire, une bâche de géotextile est souvent ajoutée pour retenir le remblai,  etc.

Elle est efficace si les berges sont droites ou légèrement en pente, environ entre 50° et 90°. Si les berges présentent un profil entre 50° et 30°, le fascinage serait plus adapté. Si les berges présentent un renfoncement, il convient de les redessiner avant de créer le tunage afin de leur donner un profil bien droit.

La profondeur à laquelle sont enfoncés les piquets de bois dépend du type de sol. Plus le sol est meuble, plus il faudra aller profondément dans le sol, afin d’éviter que les piquets ne puissent bouger malgré les aléas météorologiques et le temps. 

De façon générale, le tunage est à adapter en fonction du terrain, remblais ou non, géotextile ou non, profondeur des piquets, etc. tout est à réfléchir avant les travaux pour un résultat des plus pérennes possibles. 


Avantages et inconvénients


Cette technique est plus ou moins la technique de la dernière chance. Elle ne suffit pas toujours pour sauver des berges qui s’effondrent. Régler l’origine du problème est souvent l’unique solution pour sauver des berges qui s’effondrent. Il arrive souvent que des mares possèdent une portion de berge assez abrupte car elles ont été dessinées comme cela. Afin de prendre les devants et éviter d'éventuels problèmes, le tunage peut alors jouer un rôle essentiel. 

Elle coûte un peu plus cher que le fascinage car il faut se fournir au moins en bois et en bâche. Ces géotextiles sont souvent assez chers, il est nécessaire qu'ils soient perméables, filtrants, imputrescibles et sans produits toxiques.

 

Fasinage


Principe

Cette technique utilise des tiges de saule, noisetier ou aulne fraîchement coupées, disposées en clayonnage entre des piquets de saule frais aussi, mais plus épais. On obtient un tressage vivant, les tiges de saule vont reprendre racine et se développer. La barrière alors créée va grandir dans le sol et hors du sol. Les racines vont rapidement structurer le sol, maintenir les berges et les tiges aériennes vont créer une barrière de sécurité efficace et esthétique. 

Ce schéma n’est pas à l’échelle. Les côtes sont en cm. Il existe d'autres façons de faire du fascinage:  la bâche de géotextile ou le remblai ne sont pas toujours nécessaires, les piquets sont souvent en saule frais et ce sont leurs branches qui composent le clayonnage, etc.


Avec le temps, les tiges aériennes vont d’ailleurs devenir d’une taille conséquente et peuvent poser problème. Elles vont apporter de l’ombre à la mare et leurs feuilles vont sédimenter au fond de la mare à chaque automne. A force, cela risque de porter préjudice à la mare. Le mieux est donc d’effectuer un entretien assez rigoureux. Il vaut mieux que ce tressage ne soit pas fait sur tout le tour de la mare. C’est pour ces mêmes raisons que la fascine ne doit pas être trop près du bord de l’eau, pour éviter trop d’ombre ou trop d’apport de matière organique.

Il est aussi possible de n’utiliser des tiges vivantes que pour les piquets et de prendre des tiges mortes pour le tressage. 

Cette barrière peut être créée petit à petit : D’abord deux piquets avec leur tressage, puis dès que les pieds poussent, on utilise les nouvelles tiges pour continuer le tressage et ainsi de suite. 

De façon générale, le fascinage est une technique modulable en fonction de ce qu’on en attend. Remblais, bâche, tiges fraîches ou non, etc. tout dépend des conditions du terrain et de l’objectif final. 

Clayonnage


Principe

Le clayonnage désigne les techniques ayant recours au génie végétal afin de fixer le sol à l’aide de tressages de végétaux. Le tunage et le fascinage en font donc partie.

Quand utiliser quelle technique ?

Ci-dessous vous trouverez un arbre de décision aidant à choisir entre les deux techniques, fascinage et tunage. Chaque plan d’eau est différent et de nombreux autres facteurs sont à prendre en compte. Cet arbre n’a pour vocation que d’éclaircir votre réflexion, la décision finale doit prendre tous les paramètres évoqués précédemment et la particularité de votre mare.

 

Avantages et inconvénients


 

Le fascinage est une technique souvent recommandée pour des berges qui commencent à s’effondrer, sans être dans l’urgence. Elle est aussi la technique la plus esthétique, la plus facile et la moins chère à faire. Les tiges utilisées viennent idéalement de l’environnement proche de la mare. Cela évite d’importer des essences non locales et cela coûte moins cher. 

Cette méthode est souvent utilisée suite à d'éventuels travaux de reprofilage de la berge. 

L’entretien que cette méthode demande est malgré tout conséquent et très régulier. De plus, elle ne peut pas être appliquée sur tout le tour de la mare ou trop près du bord de l’eau, au risque d’apporter trop d’ombre. Elle n’est donc pas efficace pour des berges en train de s’effondrer.