Le processus d’érosion en œuvre sur la mare peut être dû à différents facteurs pouvant être complémentaires. Selon leur nature et leur intensité ils peuvent dégrader de façon plus ou moins rapide les berges de la mare. La matière arrachée aux berges a pour conséquence l’accélération du comblement du plan d’eau.

La végétation

L’absence d’une végétation stratifiée (arbres, arbustes, végétation herbacée haute) et diversifiée  en espèces est tant un facteur propice à l’érosion qu’une solution pour la limiter. En effet, les différents systèmes racinaires (pivotantes, traçantes, fasciculaires) représentent dans leur ensemble la meilleure des luttes contre l’érosion. Attention à la proximité des sujets ligneux par rapport à la berge. En effet, sans parler des nombreuses feuilles qui tomberont dans l’eau à l’automne, la chute d’un arbre ou d’un arbuste risque d’emporter un bout de berge et d’endommager le plan d’eau.

Reprofiler la berge

Avant toute chose, si l’espace est suffisant, il est nécessaire de retravailler les berges de façon à ce que le pourcentage de pente soit inférieur à 30% (16,7°). D’autres techniques de restauration vers l’intérieur de la mare sont envisageables mais nécessitent des moyens plus conséquents.

Causes de l’érosion


L’érosion se produit naturellement de manière très lente. C’est l’usure de l’écorce terrestre par l’eau et les actions atmosphériques. Ce phénomène est inéluctable mais on peut néanmoins amoindrir son effet en aménageant correctement son plan d’eau, soit en renforçant la berge, soit en la reprofilant.

 

Profil et météorologie

Les mares dont l’usage ne nécessitait pas d’accéder à l’eau ont été creusées en bassine avec des berges très abruptes voire verticales. Plus la pente sera abrupte, plus la berge sera victime de facteurs extérieurs comme les conditions météorologiques par exemple. En effet, le vent percute frontalement les berges abruptes au lieu de glisser sur le relief et il crée des micros-vagues dont le mouvement grignote le pied des berges (batillage). Selon la nature du sol, les périodes de sécheresse et de gel/dégel créées des fissures qui font parfois se dérocher des blocs de terres.

Aménagements et gestion


Le génie écologique

C’est l’application des principes de l'ingénierie écologique qui favorise la restauration des écosystèmes et de leurs fonctions par l’utilisation de matériaux naturels. Dans le cas des petits plans d’eau, on peut par exemple utiliser le clayonnage/tressage et le fascinage avec les ressources de proximité (saules, aulnes, frêne, noisetier, …). L’avantage du saule est qu’il rejette très bien, ce qui fait travailler avec une matière vivante qui permet de se fournir aisément en matière. Les travaux peuvent se faire sur plusieurs années pour laisser les rejets atteindre la taille souhaitée. L’inconvénient est qu’un entretien régulier est nécessaire (taille).




Technique du tunage
    




Technique du clayonnage

 

 

Le génie civil

Il peut être mixé avec le génie écologique qui est à privilégier. Il est beaucoup moins intéressant en matière de coût et d’impact sur le milieu (poids des engins, origine des matériaux utilisés, paysages, …) mais peut apporter des micro-habitats intéressants (plantes saxicoles, reptiles, …). Les techniques qui peuvent être utilisées sont la pose de palplanches bois, l’enrochement, le gabionnage.

Les finissions

Les interstices entre l’ancienne berge et les aménagements réalisés peuvent être comblés par de la terre ou d’éventuelles boues de curages. La plantation d’une végétation herbacée et arbustive diversifiée optimisera le maintien de la berge (bouturage de saules très efficace).

Fiches complémentaires :


Causes animales

Les animaux et notamment les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE)  telles que les Ecrevisses américaines, le Ragondin et le Rat musqué représentent un risque important pour la stabilité des berges. En effet, ces dernières arrachent, consomment la végétation et creusent les berges, parfois pour y réaliser de profondes galeries. Le pâturage et le piétinement occasionnés par l’élevage d’animaux domestiques sont également un risque important pour la stabilité des berges.

La capture

Le piégeage du Ragondin et du Rat musqué est autorisé à l'aide des pièges de catégorie 1, type cage à fauve, et sans agrément de piégeur à partir du moment où le piégeage est déclaré en mairie, ou que l’espace est clos. Ces animaux peuvent également être tirés toute l'année par un détenteur du permis de chasser. Concernant les écrivisses exogènes, il est possible de les pêcher toute l’année en eau close. Attention, concernant ces EEE, l'introduction sur le territoire national, la détention, le transport, le colportage, l'utilisation, l'échange, la mise en vente, la vente ou l'achat de tout spécimen vivant est formellement interdit par la loi.

Pour en savoir plus


article L 441-6 CE / Le génie végétal, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / http:/www.genieecologique.fr / http://www.genie-vegetal.eu/ Arrêté article L. 427-8 CE