Biodiversité
Les mares de rétention revêtent différentes caractéristiques et deviennent alors des îlots de biodiversité dans un contexte routier souvent néfaste pour le vivant.
Plusieurs études ont montré que si la diversité animale et végétale des mares de bord de route n’est pas exceptionnelle, les mares ont tout de même le mérite de diversifier le paysage et accueillent donc plus d’espèces que si elles étaient tout simplement absentes du paysage.
Les espèces pionnières de ce type de milieu sont souvent les oiseaux, puis les libellules et enfin quelques amphibiens. Grossièrement, plus le bassin est ancien, plus sa biodiversité est bonne. Ce phénomène a tendance à se stabiliser après 10 ans.
Les espèces trouvées dans ces mares sont souvent des espèces habituelles de zone urbaine. La diversité animale est principalement influencée par la surface et la variabilité de profondeur, ainsi que le couvert végétal. Dans les mares les plus polluées, on remarque la dominance d’un ou deux taxons et une chute de diversité dans les espèces benthiques.
La mortalité des animaux sur les routes n’est plus à démontrer, sur ce point aussi, les mares d’autoroute peuvent changer la donne. Les animaux cherchent à traverser les routes car l’environnement dans lequel ils sont ne leur est pas adapté. Durant leur migration, ils rencontrent souvent des voies rapides, signant ainsi la fin de leur migration. L’intérêt de diversifier l’environnement autour des routes devient alors évident. En multipliant les caractéristiques des espaces naturels autour des routes, on favorise une plus grande diversité végétale et faunistique et on offre une plus grande probabilité que les animaux y trouvent leur bonheur. Plus besoin alors d’entreprendre de longs déplacements.
Lutte contre les inondations
Généralement, les routes possèdent toutes des fossés pour récupérer l’eau de ruissellement. Malheureusement, en fonction de la topographie et du débit d’eau, ces fossés ne suffisent pas toujours et débordent alors sur la route, créant de fort risques d’accidents. En cas de température en dessous de 0 C°, le risque est d’autant plus accru. La création de mares sur les bas-côtés des routes est souvent une solution efficace. Les fossés sont déviés pour se déverser dans ces mares, qui elles, ont un volume bien plus grand et sont souvent positionnées de façon à ne pas déborder sur les routes. Le risque d’inondation de la route est alors largement évité.
Le principe est le même dans les villes et villages, traversés par des grosses routes. Pour peu qu’une ville se trouve en position aval, toute l’eau des fossés va se déverser dans la ville et va engorger le système d’égouts, créant ici aussi des inondations. Des mares de rétention sont souvent présentes à l’entrée des villages pour contrer ce problème, en recueillant l’eau des fossés.
Gestions des résidus toxiques
De nombreuses études ont été menées pour définir exactement les types de polluants charriés par les eaux de ruissellement autoroutières. Ces polluants proviennent généralement des véhicules, de l’érosion des routes et de la pollution atmosphérique. Périodiquement, on y trouve aussi le sel de déneigement des routes. Voici une liste non exhaustive des produit trouvés :
- Métaux lourds : zinc, cuivre, cadmium et plomb,
- Hydrocarbures,
- Azote (sous la forme nitrate et nitrite),
- Glyphosate
D’autres études montrent les effets très néfastes de ces produits sur la biodiversité végétale et animale, mais ces phénomènes sont encore mal compris quant aux conséquences de leur présence dans les nappes phréatiques.
Le bassin de rétention trouve alors toute sa place. Son imperméabilité, générale totale, évite que ces produits se retrouvent dans les nappes phréatiques et donc potentiellement dans notre eau de consommation.
Après une période de pluie, ces produits se retrouvent dans la mare. Ils sédimentent alors vers le fond et se retrouvent stockés dans les boues. Certains produits pourront réagir entre eux, comme le zinc et le plomb, qui formeront alors des sulfides, inutilisables pour les êtres vivants de la mare. D’autres seront absorbés par les plantes et les microorganismes de la mare. Certains produits changeront simplement de forme en présence d’un pH particulier, ici souvent basique. Le devenir le plus probable de ces produits reste leur simple stockage dans les boues de la mare. L’objectif principal étant qu’ils n’aillent pas tout de suite vers les nappes phréatiques.
Un entretien et un suivi régulier de ces bassins sont alors mis en place afin de définir si la qualité des boues est tolérable pour qu’elles puissent être épandues ou bien s’il elles nécessitent un traitement spécialisé.
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Mare de bord de route à Cessières-Suzy