Biodiversité
Il est clair que n’importe quel espace vert favorise une biodiversité plus grande que s’il n’était pas là. Le plus petit des jardins abritent et nourrisent de nombreux végétaux et animaux qui seraient absents autrement. De même, tous les animaux migrateurs, amphibiens reptiles, oiseaux, etc. profitent largement de ces espaces verts comme d’une auberge. Malgré cela, ce qui manque souvent pour multiplier encore la variété d’espèces, c’est la ressource en eau. Été comme hiver, l’eau est un élément essentiel à la vie. Sans eau, de nombreuses espèces végétales ou animales, essentielles dans la chaîne alimentaire, manquent.
C’est le cas du moustique. Ennemi juré des humains, il est pourtant un élément important de la chaîne alimentaire. Il est donc inévitablement voué à être mangé par un autre animal et seuls quelques rares individus arrivent à survivre à cette loi de la jungle. Si nous avons tant de moustiques dans nos villes, ce n’est généralement pas à cause des mares. Si une mare héberge une grande population de moustiques, c’est qu’elle n’est pas suffisamment végétalisée, ou qu’elle est victime de pollution, ou bien une seule espèce y pousse de façon anarchique, etc. En peu de mots, la mare est déséquilibrée et ne peut assurer le développement complet des habitats naturels et de la chaîne alimentaire.
Pour qu’une mare soit réellement bien insérée dans son milieu, il lui faut un certain nombre de caractéristiques, qui sont rassemblées dans les fiches “mon projets”.
Trame verte et bleue
La Trame verte et bleue est une politique pour l’environnement appliquée en France depuis 2017. “La Trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par les schémas régionaux de cohérence écologique ainsi que par les documents de planification de l'Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements.
La Trame verte et bleue contribue à l'amélioration de l'état de conservation des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d'eau. Elle s'applique à l'ensemble du territoire national à l'exception du milieu marin.” http://www.trameverteetbleue.fr/
La mare de ville s’inscrit donc directement dans cette Trame verte et bleue. C’est un espace à mi-chemin entre terre et eau et qui remplit un rôle essentiel dans les corridors écologiques.
Vie locale
La mare ne s’inscrit pas que physiquement dans la ville. Elle occupe aussi une dimension sociale au sein de la collectivité. Ses abords sont souvent investies par une grande variété d’activités : sport, bien-être, loisir, apprentissage… Ou tout simplement un lieu de rendez-vous agréable.
De ce fait, la mare de ville rassemble plusieurs caractéristiques.
Son emplacement est souvent dans le centre du village, à l’intérieur d’un parc, dans une zone résidentielle ou bien commerciale. Au sein des entreprises, on trouve parfois un jardin avec une mare pour améliorer le cadre de travail des salariés. Certaines communes accompagnent même les entreprises dans ce type de démarche. De plus en plus de mares sont aussi créées en périphérie des villages, intégrées à des parcours de randonnée pédestre, à la découverte du patrimoine local et de la nature environnante.
La végétation qu’on y trouve mêle souvent plantes horticoles et plantes locales. L’entretien est très régulier et rare sont les mares dont la végétation est laissée à l’abandon. La faune est très variable, cela dépend de nombreux facteurs comme l’intensité des visites, la densité de la végétation, la proximité avec les habitations ou la route, etc.
La sécurisation est aussi un élément important pour ces mares régulièrement visitées. Idéalement, ces mares présentent des pentes douces pour limiter le risque de noyade. Barrières ou haies empêchent parfois leur accès, accompagnées d’un panneau de mise en garde du danger. D’autres aménagements existent, rendez-vous sur la fiche technique “sécuriser de la mare dans un lieu public”.
Enfin, les mares de village sont de plus en plus aménagées pour accueillir du public. Table de pique-nique, banc, ponton, jeux pour enfants, matériel sportif, etc.
Pour favoriser une meilleure biodiversité, on y installe parfois des nichoirs, des hôtels à insectes, des zones où le bois mort et les résidus de fauche sont laissés à l’abandon, etc. Ces différents aménagements permettent d’augmenter le nombre de types d’habitats et donc d’accueillir une plus grande variété d’animaux. Ce type d'aménagement n’est pas toujours apprécié des visiteurs qui ne voient pas forcément leur intérêt. Un panneau explicatif peut résoudre ce problème et sensibilise les visiteurs aux animaux et végétaux de la mare.
L’accueil d’un jeune public, dans un cadre scolaire ou non, est aussi fréquent. Les panneaux explicatifs ne sont pas nécessairement sous la forme classique du panneau de bois. Ils peuvent revêtir une forme plus originale, voir devenir un jeu. La mare est aussi un endroit de création pour le jeune public. Des classes peuvent participer à son entretien ou même y organiser des évènements. Le suivi de la mare au fur et à mesure de l’année est très intéressant car c’est un lieu en constante évolution. De plus, il est facile d’accès et suffisamment petit pour qu’on comprenne aisément son fonctionnement.
Bref, la mare offre une réelle plus-value, esthétique et sociale, de même qu’elle contribue à l’amélioration du cadre de vie et permet une meilleure compréhension de la biodiversité et de l’écosystème.
Inondations
Un rôle souvent ignoré ou mal compris et pourtant des plus importants, est la lutte contre les inondations. Le réseau hydrographique d’une ville, s’il est bien développé, est l’arme la plus efficace contre les inondations. Grâce à lui, l’eau est stockée immédiatement puis s’infiltre dans la nappe directement, limitant ainsi les phénomènes de ruissellement liés aux surfaces imperméabilisées. Une ville entièrement bétonnée ne permet pas à l’eau de s’infiltrer dans le sol. Elle se met alors à emporter tout sur son passage, pour finir par stagner au point le plus bas de la commune. La mare, tout comme le ruisseau ou la rivière, est la porte d’entrée vers les nappes phréatiques, seule sortie des eaux de ruissellement pour les communes loin de la mer. Il est donc important que chaque ville possède un réseau hydrographique suffisamment étendu et varié. La position de la mare peut être décisive. Le mieux est de la positionner en amont du trajet de l’eau. Si possible, plusieurs mares tout au long du trajet de l’eau de pluie peuvent régler ce problème d’inondation.