Les roselières sont les trésors des milieux humides. Ce sont des espaces indispensables à de nombreuses espèces animales, notamment les oiseaux qui nidifient, à l’épuration de l’eau et la captation de polluants. 

Elles peuvent très vite devenir un enfer pour les gestionnaires de mare de part sa capacité de propagation et sa densité.

Qu'est-ce qu'une roselière ?


La roselière est un ensemble de végétation présent en ceinture d’eau (à l’interface entre le milieu terrestre et le milieu aquatique). Souvent composé de roseaux (Phragmites), de massettes (Typha) et de joncs (Juncus) . C’est une végétation plutôt dense et haute.

Où et comment créer sa roselière?


Lorsque la roselière est jeune, elle est particulièrement exigeante sur la profondeur d’eau : 20 cm maximum de profondeur et aucun assec en été.

Lorsqu’elle est plus âgée et bien mise en place dans son milieu, elle devient plus permissive et supporte des assecs en été et jusqu’à 1m50 de profondeur d’eau en hiver.

Des fluctuations de niveau d’eau sont nécessaires à la dynamisation de la roselière. S’il est souhaité qu'elle soit pérenne dans le temps et en bonne santé, il sera indispensable d’avoir ces changements de niveau d’eau réguliers.

Suffisamment d’espace est nécessaire pour le développement de la roselière, sous forme de cordon autour de la mare.

Un tiers de la surface totale de la mare en roseaux est conseillé.

Pourquoi et comment gérer sa roselière ?


Une roselière est dynamique et croît d’années en années, prenant souvent la place d’autres milieux naturels (cariçaies, prairies humides, etc.). Sa décomposition (feuilles et tiges mortes) est également un facteur d’eutrophisation et de comblement des milieux, envasant et asséchant souvent les petits points d’eau comme les mares, jusqu’à leur disparition.

La non-gestion de la roselière provoquera l’invasion d'arbustes comme les saules. Les feuilles mortes de ces arbustes accentuent l’envasement de la mare.


Pour entretenir sa roselière :

Une roselière bien implantée ne nécessite pas beaucoup d’entretien. Pour éviter son expansion, une fauche tous les 2 à 3 ans, en septembre/octobre est suffisante (après la période d’émergence des libellules et de la nidification des oiseaux). Le produit de fauche est à exporter pour éviter d’enrichir le milieu.

Il est également possible de faucher tous les ans sur une petite surface. Faucher 30% la première année, 30 autres % la seconde année et le reste la troisième année permet de garder à la fois des roseaux vieux, appréciés par certaines espèces nicheuses, ainsi que de jeunes roseaux et permet de dynamiser efficacement la roselière.

 

La fauche doit se faire au plus proche de l’eau au-dessus de la surface de l’eau. En effet, si le niveau de l’eau se retrouve au-dessus des zones coupées, la roselière risque de pourrir et de ne pas se régénérer.

 

L’installation de petits arbustes comme les saules ne sont pas bénéfiques à la roselière. Ils auront tendance à prendre le pas sur celle-ci, à combler la mare et à former un amas d’arbustes à la place de notre roselière. Cette disparition fera perdre la biodiversité liée à la roselière et sa capacité d’épuration de l’eau. 

Il est donc nécessaire de les retirer régulièrement.

Pour faire régresser sa roselière :

Si votre roselière est trop importante et que vous souhaitez la faire régresser, il est conseillé de la faucher chaque année sous la surface de l’eau. Les rhizomes seront ainsi asphyxiés et auront du mal à repousser.

Pour plus d’information, consultez la fiche sur le faucardage en cliquant ici.

 

Roselière fauchée, estuaire de la Seine (Marion Savaux, 2022)

 

A quoi sert une roselière ?


La roselière est avant tout un lieu d’accueil de la biodiversité. Elle abrite une centaine d’espèces d’insectes, particulièrement les libellules et demoiselles, une trentaine d’oiseaux ainsi que des amphibiens, des reptiles, des mammifères, des poissons, etc. Les espèces paludicoles nidifient, se nourrissent, se protègent dans les roselières. C’est le cas par exemple du Bruant des roseaux, du Grèbe huppé, du Busard des roseaux, du Butor étoilé, etc.


Les roselières sont aussi utiles à l’épuration de l’eau. En effet, les racines filtrent les matières en suspension, stockent une partie du carbone, assimilent les nutriments (phosphore et nitrate) ainsi qu’en partie, les hydrocarbures. Cette capacité incroyable est souvent utilisée dans les stations d’épuration naturelles ou pour les piscines naturelles. 


Mais ce n’est pas tout. Son système racinaire (en rhizomes) permet de stabiliser les berges, les protège de l'érosion, oxygène l’eau et aide à la décantation des vases.